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Saturday, January 28, 2017

Mémorisation par association

Quand un enfant rencontre un nouveau mot technique, il mémorise automatiquement son sens par le biais d'une association avec quelque chose qui lui est déjà  familier. Par la suite, l'objet associatif disparaît généralement, car il n'est plus nécessaire. Je me souviens de l'époque où notre fils François apprenait que son petit nom était Chino, et que ce terme était associé [pourquoi ?] aux bas d'homme de couleur bleu. On appelait même notre fils « Chino les bas bleu » mais personne ne savait pourquoi. Aujourd'hui, il m'arrive toujours d'appeler mon fils Chino, sans connaître les origines de ce prénom plutôt italien. Quant aux bas bleu, mystère total pour moi...

Quand un adulte rencontre un nouveau mot technique, il réagit comme un enfant. Son cerveau fait un effort pour inventer certaines associations. Un observateur qui connaît déjà le terme en question pourrait être amusé par de telles associations, car il a oublié depuis longtemps ses propres inventions de cette nature. Je me rappelle la surprise de Georges, propriétaire local de restaurant, quand il a découvert l'ordinateur. Il est tombé immédiatement sur des termes techniques mystérieux : mégaoctets et gigaoctets, abrégés souvent en méga et giga. Naturellement, il était tenté d'associer ce charabia avec son langage quotidien : par exemple, "mégots" et "gigots". Par conséquent, chaque fois que Georges me parlait de l'évolution du matériel informatique au Jorjane, je l'entendais évoquer avec humour des mégots et des gigots.

Aujourd'hui, à Choranche, je reste comme un enfant qui découvre souvent de nouveaux mots. L'année dernière, au sujet d'une vieille bâtisse locale, un autre Georges m'avait parlé du "fruit" de ses murs.


N'ayant jamais appris ce sens (parfaitement ordinaire) du mot, j'avais imaginé naïvement qu'il parlait d'un petit arbre fruitier à côté de la bâtisse. Evidemment, pour des Français de souche qui connaissent ce terme technique depuis leur jeunesse, ils doivent penser que l'auteur de cet article de blog serait sûrement inculte, incapable ni de s'exprimer ni d'écrire en français ordinaire.

Je leur donnerai un autre exemple. Il y a quelques semaines, je cherchais un petit objet de plomberie. Aujourdhui, j'ai appis son nom technique : une bonde qui fait sortir l'eau usée de la douche. Mais à cette époque, ce terme m'était totalement inconnu, et pas facile à retenir. Je me suis donc inventé de toutes pièces une association aussi ridicule qu'utile. Puisque le terme "bonde" se prononce comme le nom de famille d'un personnage familier, James Bond, voici donc l'image qu'utilise mon cerveau pour rappeler le nom de l'objet que je dois commander par l'Internet afin d'améliorer la collecte des poils de mon chien dans la douche.


Souvent, je reçois des appels téléphoniques anonymes de la part de dames qui espèrent m'anarquer. Entendant mon accent étranger, elles me demandent parfois si je préférerais qu'elle continuent la conversation en anglais. Hélas, je n'ai jamais la présence d'esprit qu'il faudrait pour répondre OUI.

Thursday, December 22, 2016

Fascinating links

I collaborated for a while with Jean Ichbiah [1940-2007], inventor of the Ada programming language, whose name refers to Ada Lovelace [1815-1852], daughter of the poet Lord Byron. That lady worked alongside Charles Babbage [1791-1871], inventor of so-called engines that were precursors of modern computing machines. Much later, in the context of the affair of French submarines ordered by Australia, I happened to meet up by e-mail with Ross Babbage who informed me kindly, when I asked him, that he was indeed a descendant of Charles. Here are portraits of individuals I’ve just mentioned:

Jean Ichbiah

Ada Lovelace

Charles Babbage

Ross Babbage

I wonder at times if a mysterious Force (?) might have led me, as it were, to all those individuals. Now don’t get me wrong; I’m not referring to heavenly guides such as Abraham and Jesus. I was merely imagining possible manipulations carried out by my own humble brain… which has always got a kick out of mentioning unexpected associations (as I’m doing at this very moment).

Cerveau associatif

Je sais depuis mon enfance que je suis né avec un cerveau associatif. C’est-à-dire que j’ai un mal fou à emmagasiner des blocs informes de données autonomes, non-connectées. En revanche, à partir du moment où je mets en route une approche associative, je finis par trouver une bonne partie de ce que je cherche. Pour emprunter mon résumé préféré : Je ne cherche pas ; je trouve.

Depuis longtemps, on a l’habitude de dire que, dans nos discussions sur le cerveau humain, il est bon d’introduire le concept de l’ordinateur et de l’informatique comme une métaphore. Mais qu’il faudrait éviter d'imaginer que le cerveau fonctionnerait réellement selon les mêmes principes que l’ordinateur. Alors pourquoi cette méfiance ? Existerait-il une réalisation « en chair et en os » des méthodes de programmation, au sens informatique, qui serait totalement différente de ce que nous avons pris l’habitude de faire dans le domaine informatique ?

Tout en évoquant l’idée selon laquelle le fonctionnement du cerveau serait réellement « près » de celui du cerveau, je me rends compte que je triche un peu. Après tout, un ordinateur de l’époque archaïque de la Seconde Guerre mondiale [1939-1945] n’est pas exactement « près » d’un appareil moderne, bien que nous dirions qu’ils utilisent des principes hautement communes. Pour revenir à mon point de départ, on pourrait imaginer qu’une vieille bécane et un iMac exploitent tous les deux une approche de recherche basée sur les associations… même si leurs réalisations en chair et en os (leurs implementations) soient totalement différentes.

Quand je tente de retrouver un terme qui m’a échappé, j’exploite une approche que l’on pourrait faire marcher facilement sur un ordinateur moderne. C’est-à-dire que je demande à mon cerveau de réfléchir à la lettre A, puis la lettre B, puis la lettre C, et ainsi de suite. Et souvent, mon cerveau tombe sur le terme que je recherche.

Une approche encore plus puissante consiste à associer les éléments de nos arguments de recherche avec des choses familières dans le monde réel. La semaine dernière, mon cerveau a perdu momentanément l’expression « dissonance cognitive ». Alors, pour le premier terme, je me suis mis à imaginer un aspirateur Dyson, tandis que pour le second, j’ai imaginé un cog [pignon] de vélo.

Vraiment n’importe quoi !

Et bien, croyez-moi : ces machins idiots marchent effectivement !